rencontre du 14 février 2008, invité m/ Jean-Marie DESCARPENTRIES (pdt FONDACT,FNEG, administr de stsé du cAC40)
RENCONTRE DU 14 FEVRIER 2008
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invité : M. JEAN-MARIE DESCARPENTRIES
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On ne présente plus M Jean Marie DESCARPENTRIES. Bien connu pour avoir dirigé BULL au moment de sa privatisation, et surtout assuré le redressement spectaculaire de sociétés au bord de la catastrophe, comme CARNAUX METALBOX ou INGENICO. S'il est actuellement à la retraite, Jean Marie DESCARPENTRIES a encore de nombreuses activités, dont en particulier la présidence de FONDACT (FONdation pour le Développement de l'ACTionnariat salarié), la FNEGE (Fondation Nationale pour l’Enseignement de la Gestion des Entreprises) et plusieurs postes dans des conseils d'administration de sociétés du CAC 40. |
J'ai redressé des entreprises qui perdaient 30% de leur chiffre d'affaires (au-delà, c'est plus difficile). Toute entreprise qui a quelques années d'existence est très solide. Mais le plus souvent, on n'utilise que 20% du potentiel des gens. Quelques exemples vécus: GLAVERBEL (filiale de DANONE ex BSN) : LE MANAGEMENT PAR OBJECTIFS ET LES TABLEAUX DE BORD : Dans une industrie qui change rapidement, le long terme n'est plus une addition de courts termes. Aux objectifs opérationnels suivis mensuellement, on doit ajouter dans le tableau de bord 9 objectifs stratégiques (vision à 5 ans) dont le suivi sera d'autant plus fréquent que l'activité évolue rapidement (jusqu'à l'examen hebdomadaire si nécessaire) et 3 objectifs immatériels. A ce niveau, vous, syndicalistes et DS avez votre mot à dire. Une règle de management universelle : tant qu'on n'a pas essayé, on n'a pas le droit de dire que c'est impossible. LA FINANCIARISATION : Il faut réconcilier le capital et le travail. Les directions pour un très grand nombre se contentent de parler des résultats financiers et de stratégie. Très peu des clients, encore moins du métier (le plus souvent par manque de compétence), mais jamais du personnel. L'enquête récente parlant d'une augmentation des grands patrons du CAC 40 de 40% ne fait qu'augmenter cette défiance. (Toutefois, de telles augmentations semblent peu crédibles, et il est probable qu'il y ait une erreur de méthode). Si c'est inexact, une telle désinformation est criminelle. Mais si elle était exacte, elle le serait tout autant. Une autre étude qui vient de sortir montrerait que cette augmentation ne serait que de 6%. Ce taux est quand même nettement supérieur aux augmentions négociées dans ces mêmes entreprises. RECONCILIER L'ENTREPRISE : On ne doit plus faire de plan, mais avoir des visions économiques et des visions humaines associées La justice veut que les acteurs soient aussi bénéficiaires des progrès dont ils sont les moteurs Choisir les priorités Dans le plus d'avoir (emploi, rémunération fixe, rémunération variable individuelle et surtout collective, la participation et l'actionnariat.) Plus de bien être : Le savoir : La responsabilité sociétale : LES PROGRES HUMAINS ENRAINENT LES PROGRES ECONOMIQUES Dans une entreprise, s'il y a toujours un tableau de bord financier, on voit plus rarement présenter un tableau de bord du progrès humain. LA PARTICIPATION : Dans les conseils d'administration où je siège, je demande de détailler la répartition en 4 parts du bénéfice avant impôt : Le dividende du travail doit être au niveau du dividende des actionnaires. C'est le moyen de rétablir la synergie " capital - travail ". Il faut comme le proposait De Gaulle réconcilier le capital et le travail. L'idée n'est plus dans l'air du temps et peu de politiques y croient encore. La participation et l'intéressement sont devenus purement financiers, alors qu'il s'agissait aussi de participation aux décisions à la fois sur le terrain et au conseil d'administration. C'est un sujet qui mériterait que vous le défendiez beaucoup plus. BONHEUR ET PROGRES : Des psychologues et des sociologues américains ont fait des expériences de mesure du bonheur des gens, et ont montré le lien entre le bonheur et le progrès réalisé. C'est en fait un moteur du progrès personnel. De plus, avec la perception de progrès, le stress devient moindre, car accompagné de satisfaction. Alors que j'étais militant à la SIP (Syndicat des Industries du Pétrole - CGC) j'ai écrit en collaboration avec Jean Louis Mandinaud et Gilbert Nasse, un opuscule intitulé : " Devoirs et droits des cadres dans les entreprises multinationales ". On développait le principe qui doit prévaloir que plus on a de droits plus on a de devoirs. LA POLITIQUE QUE JE PRECONISE : Elle comporte 4 niveaux : LA RESISTANCE AU CHANGEMENT : L'importance de la responsabilité sociétale (qui ne remplace pas l'avoir, le bien être et le savoir) Un proverbe mélanésien dit qu'il faut oser être à la fois arbre et pirogue : Mais cette résistance au changement vient en fait de ceux qui sont fidèles aux valeurs du passé.
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QUESTIONS DES PARTICIPANTS Q : Que pensez-vous de la G P EC ? Q : Lorsque dans une entreprise les managers passent 1/3 de leur temps à se justifier, 1/3 à se protéger, et 1/3 à produire, n'y a-t-il pas autre chose à faire ? Q : Comment dans une entreprise qui privilégie la formation de ses salariés, les inciter à rester dans l'entreprise au lieu de partir à la concurrence ? Q : Comment concilier l'exigence des actionnaires d'un retour de 15% avec la nécessité de réinvestissement d'une partie des profits dans l'entreprise ? Q : Dans une société filiale d'un groupe US, on ne parle que d'objectif et de plan financier ! Q : Trop souvent, des managers se retrouvent avec des objectifs qui leurs sont imposés par les directions, et se retrouvent avec une trouille permanente de ne pas pouvoir les atteindre. Q : Comment doivent être répartis les profits d'une entreprise ? HB |
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